Pendant toute la durée de l’exposition « Sacrés Outils! », le blog de LA Joaillerie vous donne rendez-vous avec les artistes participant à l’exposition. Au travers d’un portrait-outil, découvrez leur vision de l’outil, leur façon de voir leur métier et le travail de la main.
Née à Londres, Jo Pond s’initie d’abord à l’art du bijou aux Berkshire and Loughborough Colleges of Art & Design, puis effectue son master à l’école de bijouterie de Birmingham, où elle pose les bases de sa pratique actuelle. Aujourd’hui elle vit et travaille dans le Staffordshire.
– Si vous étiez un outil ?
Si j’étais un outil, je voudrais être confortable, bien conçu, avoir plusieurs fonctions, je voudrais être indispensable.
– Si vous étiez un geste ?
Si j’étais un geste, je serais subtil, un sourire, communicatif !
– Quel est votre premier ou le plus significatif de vos souvenirs liés aux outils ?
Enfant, mes parents m’ont acheté une machine à polir les pierres. Nous ramassions des cailloux sur la plage et les faisions tourner pendant des semaines, en alternant patiemment les degrés de polissage. Finalement, les pierres sortaient toutes prêtes, polies, lisses et brillantes, pour être stockées dans un pot où elles restent jusqu’à ce jour.
– Quel est votre outil préféré et pourquoi ?
J’en ai deux. D’abord mon bâton à polir, juste un certain morceau de bois que j’ai eu pendant de nombreuses années, marqué de mon nom et qu’on enveloppe de papier à polir. Ensuite mes pinces Maun. Ces outils forment le set le plus polyvalent et fonctionnel de mon établi.
– Pourquoi avoir choisi de travailler avec vos mains ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?
Créer quelque chose est gratifiant, procure de l’émerveillement, un sentiment d’accomplissement. Il y a quelque chose de magique au moment où un objet est fini, quand un objet qui n’existait pas, advient. Pour moi, créer est une compulsion, j’ai besoin de créer, de fabriquer, de composer. J’ai toujours été comme cela. C’est une part de ce que je suis, si je ne peux pas créer, cela me rend malheureuse.
– Comment considérez-vous l’importance croissante des technologies et des machines (modélisation, laser, etc) et la disparition des savoir-faire anciens ? En quoi cela affecte-t-il votre pratique ou étend vos possibilités ?
Je suis préoccupée par la disparition des compétences qui sont à la base de mon métier. J’enseigne pour contribuer à les préserver mais je suis consciente qu’au fil du temps, ces compétences sont diluées au travers de la transmission et remplacées par de nouvelles, certaines étant perdues pour toujours. Pourtant, je m’intéresse également aux technologies modernes et surtout à la soudure au laser. Cette technique m’autorise de nouvelles méthodes de construction et un éventail de finitions, ce qui me permet de mélanger et d’employer une grande diversité de matériaux. Dans ma pratique, il est important pour moi d’associer des techniques nouvelles et anciennes, et de maintenir en vie mes savoir-faire.
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