L’Imaginarium d’Antoine Corbineau
Après le Springboard, première exposition personnelle présentée à Paris en juillet dernier à la galerie LJ, le peintre Antoine Corbineau confirme ses nouvelles orientations de travail. Pour le cycle le Divin (é)Moi, il signe des oeuvres aux accents métaphysiques, mais nimbées cette fois d’une sérénité inédite … lustrateur à la notoriété grandissante, Antoine Corbineau cultive également une oeuvre de peintre, même s’il est vrai qu’il lui aura fallu le déclic d’une sélection au Salon de Montrouge en 2011 pour se convaincre d’y consacrer, enfin, le temps et l’énergie nécessaires. Son style à la fois foisonnant et immédiatement identifiable ainsi que son goût immodéré pour le genre de la cartographie n’ont d’ailleurs pas manqué d’influencer ses premières oeuvres peintes. Mais au cours de ces trois dernières années, l’artiste s’est peu à peu affranchi de l’artisan, se façonnant un univers pictural original. Un champ d’investigation parallèle, qui tout en se nourrissant de son travail d’illustrateur, le conduit vers des voies encore inexplorées. Antoine Corbineau n’est pas issu d’une famille d’artistes et c’est tant mieux. Dessinateur précoce, il sacrifie un temps aux figures imposées des cours académiques, puis se libère très vite du carcan de l’art dit « sérieux ». Il renoue ainsi avec une veine débridée et plus spontanée à laquelle l’histoire de sa famille n’est pas étrangère. Biberonné à l’art brut dont sa mère est une amatrice inconditionnelle, […]
Bérengère Hénin ou l’art de la Démystification
En 2011, le Salon de Montrouge mettait en lumière le travail de Bérengère Hénin. Très remarquée, sa vidéo intitulée «Yo MoMA» révélait alors une jeune artiste singulière, portée par la volonté de démocratiser l’art conceptuel… ans cette oeuvre aux accents parodiques et inspirée des battles de « Ta Mère », elle fusionnait les références télévisuelles populaires et l’érudition des milieux artistiques. Ce faisant, elle invitait à repenser les cloisonnements culturels et l’arbitraire des hiérarchies de valeur. Toutes ces barrières langagières qui entravent la communication et favorisent la ghettoïsation des idées… Depuis cette sélection, la jeune artiste poursuit son parcours, accordant une place essentielle au genre de la Vanité, qu’elle explore au travers de la multitude de médiums mis à sa portée : dessin, gravure, sculpture, vidéo, installation… Si l’approche surprend par son caractère particulièrement hétéroclite, on aurait tort d’y voir l’effet du hasard. Car il s’agit bien du résultat d’une décision. La matérialisation d’une jeune et véritable philosophie de la création. Bérengère Hénin est d’abord une dessinatrice précoce. « Boulimique » selon ses propres dires. Toutefois, elle prend très tôt la décision de ne pas laisser libre cours à ses penchants naturels. Alors qu’elle se destine à une carrière d’illustratrice jeunesse, elle intègre l’école Estienne. Là elle se forme à l’art de la gravure, fascinée par la magie de la technique et par le ballet des outils. Mais […]
Le Divin (é)Moi – PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION
Les voies de l’artiste sont innombrables pour approcher la question du Divin. Le titre polysémique choisi pour l’exposition annonce l’incarnation en chaque artiste de sa méditation sur le divin exprimée à travers ses oeuvres. Le Divin et moi, le Divin émoi mais aussi le Divin en moi et dans mon oeuvre. ’exposition proposée par LA Joaillerie par Mazlo invite à observer les processus qui agitent l’être humain aux prises avec ses questionnements métaphysiques. Ce faisant, elle renonce au cadre étroit d’une remise en question des dogmes, pour faire de l’Art et de l’intimité de l’artiste, l’espace d’investigation du spirituel, débordant les limites strictes d’une croyance. Les images créées pour cette occasion reflètent le champ référentiel de chaque artiste, exposent de chacun d’eux, origine, éducation, culture, inspirations… Mais toutes ensemble, unies dans un même mouvement, elles témoignent d’une démarche universaliste. Ici, il s’agit moins d’inventer de nouvelles icônes ou de représenter le Divin, que d’en isoler les possibles manifestations en l’homme et dans son environnement. Manière de suggérer le souffle de l’Esprit à l’oeuvre en l’artiste. Renversement ironique. Partis questionner le Divin, les artistes finissent par replacer l’être humain et sa condition au centre de leur propos. Dieu se serait-il fait […]
Nathalie Grenier, artiste inspirée
Engager une discussion avec Nathalie Grenier à propos de ses oeuvres et de sa démarche artistique, c’est plonger au coeur du mystère et de la poésie d’un discours elliptique, qui imprègne son oeuvre toute entière… a question à peine posée, elle la répète d’abord pour elle-même. Comme pour mieux la capturer, de peur qu’elle ne lui échappe. Mais alors qu’elle semblait ébaucher une réponse, on sent déjà que son esprit s’est éclipsé, pris dans un vagabondage allègre, captivé par l’émerveillement que fait rejaillir en elle l’intrusion d’une idée nouvelle. Comme séduite par la fulgurance d’une image. Nathalie Grenier a cette faculté rare de rebondir sur les petits miracles qui infusent le quotidien, de s’extraire aussi avec une infinie délicatesse du monde auquel elle participe, tout en le contemplant avec un enthousiasme gourmand. Observatrice avant tout d’elle-même, elle guette ses propres réactions. Étonnée par la richesse d’un échange, elle analyse en laborantine les résultats de ses expérimentations. Lorsqu’on l’interroge sur la genèse de certaines de ses oeuvres les plus récentes, peintes sur de vastes draps de toile et sur les raisons qui l’ont amenée à épouser le format insolite du « lit deux places », comme elle s’en amuse, on comprend, dans la jubilation non feinte qu’elle exprime à cet instant précis de la remémoration, à quel point son être est constamment tendu vers l’invention, mu par […]