Pendant toute la durée de l’exposition « Sacrés Outils! », le blog de LA Joaillerie vous donne rendez-vous avec les artistes participant à l’exposition. Au travers d’un portrait-outil, découvrez leur vision de l’outil, leur façon de voir leur métier et le travail de la main.
Son diplôme de design graphique n’aura pas longtemps suffi à Carla Garcia Durlan pour lui permettre de déployer toute sa créativité. Il lui fallait combiner cette activité avec le travail des mains. C’est cette polyvalence qui lui permet aujourd’hui de surmonter les challenges artistiques qu’elle se lance. Audacieuse, elle n’hésite pas à introduire les coups de pinceau colorés dans le design de ses pièces. Saisir la force expressive des coïncidences, unir en seul geste l’illustration, la peinture et de nouveaux matériaux (tout ce qui est disponible sur sa table de travail), sont autant de moyens pour inventer de nouvelles techniques et transmettre son message.
– Si vous étiez un outil ?
Je serais un pinceau. C’est un outil qui me connecte directement avec mes émotions. Je serais plutôt un gros pinceau, un gros pinceau qui laisse une trace spontanée et imparfaite.
– Si vous étiez un geste ?
Je serais un coup de pinceau, un trait rapide et spontané. Spontané ne signifie pas pour autant irrationnel, je pense que souvent ces coups de pinceau sont réfléchis, qu’ils soient issus de l’expérience ou d’une idée longuement mûrie.
– Quel est votre premier ou le plus significatif de vos souvenirs liés aux outils ?
Mon premier souvenir d’outil, c’est de peindre avec les mains, peut être parce que j’ai revu depuis les feuilles en papier sur lesquelles je peignais enfant. C’est l’une des choses qui aujourd’hui encore me rendent le plus heureuse.
– Quel est votre outil préféré et pourquoi ?
Je ne préfère pas un outil en particulier, il y en a beaucoup qui me plaisent, mais j’aime surtout les outils qui me permettent de transformer rapidement le métal. Comme les ciseaux, le marteau…
– Pourquoi avoir choisi de travailler avec vos mains? Qu’est-ce-que cela vous apporte ?
Le joailler, l’artiste ou l’artisan travaillent avec leurs mains et par conséquent se connectent rapidement avec l’âme. C’est une source de connaissance de soi et d’expression. La raison met ensuite en forme ce processus, en laisse une partie de côté, pour réorganiser ces découvertes matérielles. Selon moi, un équilibre heureux entre rationalité et intuition peut potentialiser les capacités du créateur.
– Comment considérez-vous l’importance croissante des technologies et des machines (modélisation, laser, etc) et la disparition des savoir-faire anciens ? En quoi cela affecte-t-il votre pratique ou étend vos possibilités ?
La technologie est un instrument de plus mis à la disposition de l’artiste. Il faut l’utiliser de façon à ce qu’elle ne finisse pas par dominer le processus et que les émotions dont je parlais plus haut ne disparaissent pas en chemin.
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